Nate m'avait proposé une petite soirée tranquille puisque notre dernière discussion remontait à un petit moment déjà, et c'est avec plaisir que j'avais accepté. Les aiguilles avaient fait quelques tours autour de l'horloge depuis son appel téléphonique et j'étais enfin prêt à quitter mon appart'. J'avais opté pour la marche, moyen de transport le plus sécuritaire lorsqu'on passait une soirée avec Nate. Effectivement, elles se terminaient tous avec un taux d'alcool dans le sang, supérieur à ce que recommande les lois pour conduire une voiture.. Je laissai donc mon appartement, dans la pénombre du crépuscule avant de me mettre en route sur un trajet que je connaissais trop bien.
Mon premier arrêt ne fut pas chez Nate, mais bien au dépanneur le plus prêt. J'entrai et fit mes achats rapidement, sachant très bien ce que je cherchais; une caisse de 24. Heureusement pour moi, je n'avais plus que quelques blocs à faire avant d'abourtir à l'hôtel luxueuse dans laquelle résidait Nate. À l'accueil, j'offris mon plus beau sourire au responsable derrière le comptoir. Vu mes habitudes, il devait aisément me prendre pour un grand alcolique et c'est sans porter plus attention à moi, qu'il retourna à sa paperasse. L'ascenceur me mena jusqu'au 6e étage et je traversai le corridor dans un silence exemplaire, sentant mes bras s'affaiblir face au poids de la caisse. Face à la porte, les deux mains affairées à tenir la boîte, je me tournai de côté et utilisa mon coude pour frapper à la porte de la manière la plus distinctive possible. L'attente me sembla longue, mais la porte s'ouvrit enfin et je précipitai la caisse dans les bras de Nate, un peu troublé par ce moment trop rapide et non-annoncé.
Tu devrais porter plainte contre le réceptionniste, j'ai jamais vu quelqu'un avec un air bête aussi... aussi.. "bête"., dis-je, sans même saluer mon ami. Je profitai de l'espace qu'il me laissait pour me glisser à l'intérieur de la suite qui lui servait de résidence et je refermai la porte d'un derrière de pied.