Se dire qu'elle fait partit de ma famille c'est super ♥ | Autumn

Je m’étais levée de bonne heure ce matin. La veille, Ethan était rentré d’Australie, nous prenant tous par surprise. E il m’avait aussi appris qu’il avait une petite amie avec laquelle il vivait une relation plutôt sérieuse. Alors je n’étais pas forcément de la meilleure des humeurs. Et la chose que je voulais absolument éviter, c’était le croiser. C’est pourquoi je m’étais réveillée très tôt, histoire d’être déjà dehors lorsqu’il se réveillerait et de revenir le plus tard possible ce soir. Je ne pourrais pas toujours l’éviter de la sorte, mais aujourd’hui je ne m’en sentais vraiment pas le courage.

Je m’étais habillée rapidement et simplement avant de décider d’aller prendre mon petit déjeuner dans un café de la ville. J’y entrais et vit tout de suite Sara, ma petite sœur qui me fit d’ailleurs signe. Nos relations avaient beaucoup évoluées ces derniers mois. Il y a trois mois je ne savais même pas qui elle était, et aujourd’hui elle était ma petite sœur et elle était une des personnes auxquelles je tenais le plus. Nous avions beaucoup de temps à rattraper mais nous passions déjà la plupart de notre temps libre toutes les deux. Je m’avançais vers sa table pour m’asseoir en face d’elle.

- Hello ! Wow tu n’as encore pas dormi ? Tu as les cernes du siècle chérie !

Bon ce n’était pas le commentaire le plus flatteur que je pouvais lui faire mais c’était mon côté un peu trop honnête. Et surtout inquiet. Lucy était sa meilleure amie, et elle ne se remettait pas de sa mort. Elle n’arrivait plus à dormir. Et elle se sentait coupable de ne s’être pas plus souciée de savoir pourquoi Lucy ne semblait pas être dans son assiette ce jour là. Elle était convaincue qu’elle aurait pu éviter ce qui s’était passé. J’avais beau lui répéter que ce n’était pas de sa faute, c’était ancré dans sa tête. Je ne pouvais rien y faire. J’espérais que ça passerait.

- Tu viens dormir chez moi ce soir !

Au moins je pourrais veiller à ce qu’elle ne broie pas du noir et j’essayerai de lui changer les idées. Avec un peu de chance, cela lui permettrait de dormir un peu. Oh et oui et il y avait aussi cette histoire d’Ethan qui avait surement motivé mon choix de l’inviter. J’aurais moi aussi besoin de me changer les idées pour ne pas brouiller du noir. Ne pas penser à sa charmante petite amie blonde, bronzée, avec un adorable petit accent australien … hum simples suppositions !

- Ah et tu pourras faire connaissance d’Ethan ! Monsieur est rentré hier d’Australie par surprise !

Je ne cachais pas vraiment mon ironie. Je n’avais pas tout dit à Sara sur Ethan et moi mais je comptais le faire. Mais en tous cas elle savait parfaitement que nos relations n’étaient pas très simples. Je n’étais pas rentrée dans les détails, mais je ne me voyais pas non plus le faire pour le moment. Mes problèmes de cœur n’avaient rien à voir avec la mort de sa meilleure amie, et je savais très bien que Sara avait plus besoin de moi !

- Enfin bref, on s’en fiche de moi ! Il faut vraiment que tu arrêtes de te faire du mal Sara ! Je sais que c’est dur, mais encore une fois, ce n’est pas de ta faute !

L’importance de ces cernes semblait l’inquiétait mais j’esquivais la question, ça n’avait pas d’importance ! J’avais juste voulu lui faire remarquer qu’elle avait terriblement besoin de sommeil et pour cela il fallait qu’elle arrête de déculpabiliser, c’était sur. C’était horrible ce qui était arrivé, et j’étais consciente que si c’était à moi que c’était arrivé – à savoir si Emma, Ethan ou même Sara était morts – j’aurais surement été également incapable de dormir. Pourtant, en temps que grande sœur, je sentais qu’il était de mon devoir de faire attention à elle et de vérifier qu’elle allait bien puisqu’elle ne semblait pas vraiment en état de s’en soucier elle-même.

Je fus d’ailleurs contente qu’elle ne s’oppose pas à venir dormir chez moi. Je n’étais pas sûre que ça la réjouissait mais au moins elle n’émettait aucune résistance, disant qu’elle n’avait surement pas le choix. Et en effet je ne risquais pas de le lui laisser. Elle avait besoin de ne pas être seule ce soir. Et puis moi aussi j’en avais bien besoin au passage.

- Non en effet tu n’as pas le choix.

Je ne disais pas ça méchamment, bien au contraire, c’était pour elle. Mais ça elle avait du le comprendre. Je lui souriais jusqu’à ce qu’elle me parle d’Ethan. Bien sur ça me faisait plaisir de le voir, il me manquait trop. Mais dans un autre sens, je savais que ça me ferait encore plus de mal de l’avoir à la maison. De le voir tous les jours et de devoir faire comme si de rien n’était, le laisser voir d’autres filles … bizarrement je savais qu’il me manquerait encore plus de cette manière que si il était toujours en Australie. Ca n’aiderait pas de le voir tout le temps.

- Je suis contente de le voir mais … c’est une histoire compliquée, il faudrait que je te raconte un jour.

C’était dur de n’en parler à personne et j’en étais venue à la conclusion qu’il fallait que j’en parle à Sara. Déjà parce qu’elle attendait surement que je sois honnête avec elle, maintenant que nous étions proches, comme moi je l’attendais d’elle. Et puis également parce que j’en avais besoin. C’était trop dur de ne pas pouvoir tout dire à quelqu’un, dans les moindres détails en sachant qu’elle n’allait pas tout répéter derrière mon dos.

J’avais envie de la prendre dans mes bras et de fondre en larmes avec elle quand elle me parlait de ce qu’elle ressentait suite à la mort de sa meilleure amie. Mais je ne devais pas faire ça puisque c’était à peu près la chose qui l’aiderait le moins au monde. Et ce n’était pas mon rôle. Je posais ma main sur la sienne pour lui montrer mon soutient même si ce n’était qu’une très maigre consolation. Mais je voulais qu’elle sache que quoi qu’il arrive elle pourrait compter sur moi.

- Je sais, je sais ! Et c’est normal que tu sois triste ! Mais c’est aussi normal que j’essaye de faire ce que je peux pour que tu ne déprimes pas trop.

Je lui offris un sourire puis sortit mon porte-monnaie pour mettre 10 dollars sur la table. C’était amplement suffisant pour payer sa consommation, ça laissait même un gros pourboire au serveur. Puis je lui pris la main pour la faire se lever. Je n’avais aucune envie de rester là, assise, c’était trop déprimant. Il y avait pleins de choses à faire, et puis il faisait beau aujourd’hui, comme si le temps nous disait que ce n’était pas le jour pour déprimer, et qu’au contraire il fallait que nous nous amusions !

- Aller on y va ! On va faire quelque chose de sympa toutes les deux aujourd’hui pour on ira chez moi !