you're finally back! [Ethaaaan]

Après le déjeuner, j’avais du me résoudre à quitter Ethan pour aller en cours. Ça ne me plaisait pas mais je n’avais pas le choix. Et avec un peu de chance nous arriverions à convaincre les médecins de laisser Ethan rentrer dans les prochains jours à la maison et je pourrais le voir autant que je le désirais. Ça paraissait bien mieux que d’aller le voir sans arrêt à l’hôpital alors j’espérais qu’ils diraient oui. C’était ce que nous voulions tous au fond. Je parlais au médecin avant de partir et il me promit de voir ce qu’il pouvait faire et d’étudier le cas d’Ethan. C’était déjà quelque chose.

A la fin des cours, je m’apprêtait à aller directement à l’hôpital lorsque Kathleen m’appela, me demandant à la place de venir d’abord à la maison l’aider à aménager une chambre pour Ethan dans le bureau au rez-de-chaussée au cas où les médecins le laissaient rentrer. C’était une bonne idée parce qu’il n’avait pas encore la force de monter les escaliers à chaque fois qu’il souhaitait regagner sa chambre. Alors comme c’était pour lui, j’acceptais et promis à Kathleen que j’allais la rejoindre tout de suite à la maison.

J’ouvrais la porte de la maison annonçant que j’étais là mais personne ne me répondit. Mon premier réflexe fut d’aller vers le bureau où Kathleen devait déjà être en train de faire comment elle pourrait « aménager » la pièce. J’entrais, mais elle n’était pas là, et la chambre était déjà toute prête. Il y avait un lit, une table de chevet et quelques affaires de Ethan. Dans ce cas je ne voyais pas pourquoi elle m’avait demandé de passer à la maison. Ça m’énervait car je venais de perdre du temps, je venais de remettre à plus tard ma visite à Ethan et ça pour rien !

- Kathleeeeeeen! Tu es où? Pourquoi tu m’as appelée si tu as déjà tout fait?

Elle devait sûrement être dans le salon alors c’est là que je me rendais. Bon je n’allais pas m’énerver contre elle, ça ne servait à rien et il n’y avait pas non plus de quoi, mais j’en avais presque envie ! Mais lorsque j’entrais dans le salon, ce n’est pas elle que je vis assise dans un siège à regarder la télévision, mais Ethan. Il était à la maison ! Je n’en revenais pas ! Ça devait être pour cela qu’elle m’avait dit de rentrer sans pour autant révéler la vraie raison. Elle avait voulu me faire une surprise et ça en était une très bonne. J’étais tellement heureuse qu’il soit de retour !

- AAAHHHH ils ont dit oui ?!

Ce n’était presque pas une question puisque je constatais bien par moi-même que les médecins avaient acceptés puisqu’Ethan était là. Ça faisait plus de deux mois qu’il n’avait pas mis les pieds ici, ça avait du lui faire bizarre. Mais j’étais heureuse qu’il soit là à nouveau. La maison me paraissait terriblement vide sans lui. Je m’avançais vers lui pour le serrer dans mes bras avec mesure parce que j’avais toujours peur de lui faire mal. J’avais l’impression que chaque mouvement ou pression était assez douloureux pour lui, je n’allais pas en rajouter !

- Où sont les parents ?

A vrai dire je m’en fichais pas mal de savoir où ils étaient. C’était juste une question que j’avais toujours pris l’habitude de poser histoire que nous ne nous fassions jamais surprendre par eux entrain de s’embrasser ou même de parler de quelque chose qui pourrait les faire comprendre. Je ne voulais pas leur annoncer pour le moment. Même si nous étions prêt à le faire avant l’accident d’Ethan, maintenant je préférais attendre qu’il aille mieux. Les parents n’avaient sûrement pas besoin d’un problème en plus, d’une source de soucis supplémentaire. Et je me doutais qu’ils ne prendraient pas bien notre relation. C’était même un euphémisme.

- J’ai vu que ta mère t’avais installé une jolie chambre dans le bureau! C’est juste que ça va être beaucoup plus périlleux pour moi de m’introduire en douce de nuit dans ta chambre sans me faire remarquer !

J’avais largement pris l’habitude- à l’époque où il vivait encore ici - à aller le voir tous les soirs dans sa chambre. La plupart du temps je dormais même avec lui, jusqu’à ce que mon père - se faisant des idées qui quand on savait la réalité n’étaient pas si saugrenues - nous demande d’arrêter. Mais ce n’était pas pour autant que je comptais vraiment ne plus aller le voir le soir dans sa chambre. J’avais en plus pris l’habitude avec l’hôpital de dormir tous les soirs à ses côtés, alors je n’imaginais même pas passer toutes mes nuits toute seule dans ma chambre alors que je le savais juste en bas!

Je l'entendais rentrer dans la maison et attendais patiemment qu'elle se dirige vers le salon. Je l'entendais appeler ma mère et ne pu m'empêcher de sourire en voyant que sa surprise se déroulait plutôt bien. Autumn ne semblait se douter de rien. Elle arrivait enfin dans le salon et fut surprise mais heureuse de me voir là. Je lui offrais un large sourire, en fait je crois que je n'avais pas sourit comme ça depuis l'accident mais ça me faisait tellement de bien d'être ici. Cela me faisait du bien aussi de voir Autumn heureuse.

" Oui, ils ont dit qu'on pouvait toujours essayer et que si ça n'allait pas, je retournerai à l'hopital ! "

Bon bien sûr ça ne pouvait ne pas bien se passer mais j'espérais que ça allait être tout le contraire et que j'allais reprendre des forces en restant à la maison. Déjà plus d'infirmières qui passent sans arrêt la nuit, ni la journée. C'était déjà bon pour que je me repose. Elle me serrait dans ses bras avec toujours cette crainte de me briser en deux. Il fallait que je lui dise... que je n'étais pas en sucre, que ce n'était pas elle qui allait me faire mal. Elle me demandait où était les parents ...

" Ma mère est partie faire les courses ! et ton père travaille jusque 19h ! ça nous laisse rien que tous les deux un long moment ... "

Puisqu'elle hésitait à m'enlacer trop longtemps ou trop fort, je pris sa main afin de la garder dans la mienne. J'avais besoin d'un quelconque contact avec elle. Cette chambre que ma mère m'avait préparé ... je ne l'avais même pas encore vu. Je n'avais pas voulu y aller préférant rester dans le salon. Je fis une grimace lorsqu'elle m'avouait que ça allait être plus difficile de dormir ensemble. Je ne me voyais pas passer les nuits au rez-de-chaussée tout seul. J'avais besoin d'elle toutes les nuits.

" Tu n'as pas le droit de me laisser seul ! Je suis malade ! Il me faut quelqu'un pour veiller sur moi !"

J'embrassais sa main et lui fit un sourire. Il n'était pas question que je dorme seul. Je me fichais pas mal de ce que pouvaient penser les parents mais je voulais avoir Autumn auprès de moi. Je la fixais du regard hésitant à parler, ouvrant la bouche sans émettre aucun son tout en souriant légèrement [ IMAGINE ROBERT EN TRAIN DE FAIRE CA, TU CRAQUES mdr ].

"Ah oui et pour informations, je ne suis pas en sucre Autumn ! Depuis que je suis à l'hôpital, j'ai l'impression d'être puni de tes baisers pasionnés ! Mon Dieu ce qu'il me manque ces baisers ..."

Je lachais sa main et montais la mienne jusqu'à sa joue. J'avais les mains gelées, je n'étais pas sûr que ce soit très agréable pour elle. Mais je m'en fichais, là je voulais juste profiter de l'absence des parents pour qu'elle m'embrasse sans aucunes craintes...

J’étais terriblement heureuse de savoir qu’Ethan restait à la maison. J’allais pouvoir passer encore plus de temps avec lui qu’avant. Et puis nous étions bien plus à l’aise à la maison. Je lui demandais quand les parents rentraient et il m’assurait que nous avions encore pas mal de temps devant nous. Mon père ne revenait que ce soir et Kathleen en aurait pour un moment de faire le plein de courses pour la maison. C’était une bonne chose, au moins nous aurions du temps rien que pour tous les deux, avant que les parents ne nous lèchent plus.

Lorsque je lui dis que ce ne serait pas très pratique de le rejoindre dans sa chambre le soir maintenant qu’il dormait en bas, il fit une petite grimace qui suffisait à elle seule de me convaincre d’essayer quand même, tellement il était pas adorable. Enfin ce n’était pas non plus comme si je comptais réellement ne pas venir le voir. C’était devenu une habitude. Et vu comment s’était passé la dernière nuit où j’avais décidé de ne pas rester à ses côtés, mieux valait ne pas retenter l’expérience. Même si là en l’occurrence je serais tout de même dans la même maison.

- Me ferais-tu du chantage affectif ?!

Il m’embrassait la main et je ne pouvais réprimer un large sourire. Je ne savais pas vraiment lui dire non et là en l’occurrence je n’en avais nullement l’intention. Et il faisait toutes ces petites choses qui me faisaient craquer, exprès. Il n’avait aucune pitié. Comme ce petit sourire en coin là tellement adorable qu’il aurait pu me demander de faire n’importe quoi juste après. Et d’ailleurs il se plaignait du fait que je ne l’embrassais jamais dernièrement. Ce n’était pas seulement pour ne pas lui faire mal comme il le pensait, mais aussi parce que je pensais que c’était trop risqué de le faire à l’hôpital.

- Justement, il parait que nous sommes seuls pour un moment …

Il avait posé sa main pratiquement glacée sur ma joue et je savais qu’il attendait de moi le dernier pas. J’avançais donc mes lèvres vers les siennes, l’embrassant passionnément ne craignant plus d’être surprise ou de lui faire mal comme ça avait pu être le cas ces derniers temps. Et c’était terriblement agréable. Ça m’avait tellement manqué. Je n’avais même plus envie de séparer mes lèvres des siennes. Mais j’étais bien obligé de le faire, ne serait-ce que pour respirer à nouveau. Mais aussitôt je reposais mes lèvres sur les siennes. Je l’embrassais comme si ça faisait des mois que je ne l’avais pas fait. Et c’était un peu le cas.

- Je t’aime !

J’avais décollé mes lèvres, gardant cependant mon visage très proche du sien et plongeant mes yeux dans les siens. J’aurais aimé pouvoir passer le reste de ma vie à ne rien faire d’autre qu’être avec lui, l’embrasser et contempler à quel point il pouvait être beau, me rappelant chaque seconde quelle chance j’avais de l’avoir. Enfin ce n’était pas quelque chose que j’avais tendance à oublier. J’avais juste l’impression parfois que tout le temps que je passais avec lui n’était même pas assez. Mais vivre à deux en ermite n’était peut-être pas non plus la bonne solution!

Je me redressais un peu, reprenant sa main dans la mienne. Elle était toujours aussi gelée. Je me demandais si il se sentais mal, si il avait froid. Il fallait que je sois assez attentive à ce qu’il ressentais maintenant qu’il n’y avait plus d’infirmières, qu’il n’était plus à l’hôpital. Et Ethan n’était pas souvent du genre à se plaindre quand ce n’était pas indispensable, quand la douleur n’était pas atroce. Il était capable de ne pas me dire qu’il était congelé juste pour m’empêcher de partir, même si c’était juste 3 minutes le temps de lui prendre un pull.

- Tu as froid ?

Je n’attendait même pas vraiment sa réponse et me levais pour prendre le plaid qui était sur le canapé juste à côté et qu’on adorait se mettre dessus lorsque nous regardions un film. Ce serait toujours quelques chose. Je le passais autours des épaules d’Ethan, en espérant que ce serait suffisant. Je me rasseyais ensuite à côté de lui et pour je ne savais quelle raison, il me paraissait indispensable de lui parler de ce que j’étais aller faire le soir où je n’étais pas rester avec lui à l’hôpital. J’avais l’impression de lui cacher quelque chose et je n’aimais pas ça.

- Tu te souviens le soir où je ne pouvais pas rester à l’hôpital ?! Et bien je ne suis pas vraiment aller voir une amie à proprement parler.

Je ne savais toujours pas trop quoi faire de cette histoire mais peut-être justement qu’en parler à Ethan serait libérateur et qu’il pourrait m’aider à prendre une décision. Si il y avait vraiment une décision à prendre. Comme si j’avais un choix. Ou comme si je ne savais pas au fond ce que je devais faire. Enfin c’était loin d’être un devoir, rien ne m’y obligeait. Si ce n’était moi-même. Parce que maintenant que je savais, ce n’était pas facile de faire comme si de rien n’était, de laisser passer et de continuer à ignorer Sara comme avant. Enfin de faire comme si je ne la connaissais pas.

- Je ne voulais pas te le dire au début parce que je ne savais pas quoi faire ! Et puis ça m’a un peu prise de court ! Mais j’ai l’impression de te cacher un secret et ça ne me plait pas !

genre le petit suspens de merde LOL

Au moment où ses lèvres touchèrent les miennes, je sentis des frissons me parcourir le corps, peut être parce que ça faisait longtemps que j'attendais ce vrai baiser, peut être parce que c'était la première fois que j'étais dans une humeur assez bonne pour profiter à fond de ce moment. cette façon qu'elle avait de m'embrasser était tellement passionné que je ne pouvais jamais m'en lasser. Et dire que c'était ma sœur... enfin aux yeux des autres parce que pour moi, ça ne pouvait être ma sœur, nous avions été trop loin pour ça. Elle détachait ses lèvres des miennes. Je gardais les yeux fermés jusqu'à l'entendre me dire qu'elle m'aimait. J'esquissais un sourire et ouvris les yeux.

" Je t'aime aussi Autumn!"

Elle se redressait et prenais ma main. Elles étaient gelées, depuis que j'étais rentré, il m'était impossible de les réchauffer. Les siennes étaient chaudes et cela me réchauffait un peu. Elle me demandait si j'avais froid. Je n'eus pas vraiment le temps de répondre qu'elle me couvrait déjà d'un plaid.

"Merci !"

Je tentais de me réchauffer et tandis qu'elle s'installait à nouveau à mes côtés, je m'approchais d'elle et nichais ma tête près de son épaule. Je fermais les yeux et l'écoutais parler. Je fronçais les sourcils en entendant ses paroles. Je ne comprenais pas pourquoi elle m'avait menti, j'attendais avec impatience qu'elle m'en dise plus. Je me redressais et la regardais avec incompréhension.

"Qu'est ce qui se passe Autumn ?"

Je commençais à m'inquiéter et ce qu'elle me disait ensuite ne m'apaiser pas plus. C'était comme si tout était ralenti et qu'elle n'allait jamais me dire ce qui la torturait. Je pris sa main. Un secret ? Nous ne nous étions jamais rien caché. C'était Nathael qu'elle avait vu ? ou bien un autre garçon. Peut être qu'elle ne m'aimait plus, qu'elle avait rencontré quelqu'un de mieux que moi.

"Autumn, tu vas me tuer si tu ne me dis pas tout de suite ce qui se passe !"

Il posait son tête sur mon épaule et je tenais toujours sa main dans la mienne. Nous étions bien là et je cassais un peu l’ambiance avec ma « révélation » mais bon ce n’était pas non plus comme si ç a allait changer notre vie ou nos relations. Ca n’avait rien à voir, mais j’avais juste envie de lui en parler, parce que je n’aimais pas le garder pour moi et parce que je ne savais pas quoi faire. Est-ce que je devais ignorer totalement Sara et son existence, ou est-ce qu’au contraire je devais rattraper le « temps perdu » avec elle et essayer de la connaître. Je n’étais pas vraiment sûre de ce que je voulais et devais faire. Peut-être qu’Ethan saurait me le dire.

Avec le faux suspens que je laissais planer, Ethan commençait à se demander ce que je pouvais bien lui cacher et il commençait même à s’inquiéter. Il n’avait vraiment pas de quoi mais apparemment la manière dont j’avais annoncé les choses laissaient présager quelque chose d’inquiétant. Il me pressait pour que je lui dise. Il allait sûrement être un peu déçu parce que je n’étais pas sûre que cette histoire l’intéresse vraiment. Ou peut-être soulagé de voir que ce n’était « rien de grave » même si personnellement ça me bouleversait totalement.

- Ce n’est rien de grave ! Tu connais Sara, une petite blonde qui est à l’université en première année ?! Enfin non il n’y a aucune raison que tu la connaisses !

Même moi je ne savais pas vraiment qui elle était avant qu’elle vienne me parler. Je l’avais croisé comme ça à l’université, son visage m’avait dit vaguement quelque chose mais j’étais incapable de dire quel était son prénom, ou même si elle avait déjà eu des cours avec moi. Ce qui n’était pas le cas puisque j’appris ensuite qu’elle avait un an de moins de que moi. Bref il n’y avait aucune raison pour qu’Ethan la connaisse. Mais il n’allait pas tarder.

- Et bien elle est venue me voir un jour comme ça sans raison ! je ne savais même pas qui c’était ! Elle a débarqué avec une photo de ma mère et moi !

Je savais qu’Ethan comprendrait plus ou moins ce que cela signifiait. Je n’avais jamais vu de ma vie une photo de ma mère avant celle que Sara m’avait montrée. Je n’avais jamais connu ma mère et jamais je n’avais voulu savoir qui elle était ou apprendre à la connaître. Elle avait fait un choix, celui de m’abandonner et j’avais fait en sorte que cela ne change jamais. Je n’avais pas de mère. Juste un père et un merveilleux père. J’avais une belle-mère aussi. Mais rien de plus !

- Cette fille est ma sœur !

Ça me faisait toujours bizarre de me le dire. Je me répétais souvent des choses comme « tu as une sœur », « cette fille est ta sœur, elle a de ton sang » mais encore maintenant ça ne sonnait pas vraiment bien. J’avais voulu une sœur à une époque, lorsque j’étais encore petite. Une sœur avec qui je pourrais jouer et avec qui le temps passerait plus vite. Lorsqu’Ethan était arrivé dans ma vie, j’avais d’ailleurs regretté qu’il ne soit pas une fille. Mais je m’étais vite fait à l’idée et aujourd’hui l’envie d’une sœur m’était bien passée.

- Je ne sais pas si je dois l’ignorer, continuer comme avant en faisant comme si j’ignorais qui elle était, ou si je dois apprendre à la connaître, me rapprocher d’elle et devenir réellement sa sœur.

Je me demandais ce qu'elle avait à m'avouer et ça me rendait plutôt nerveux. Le temps que j'avais été dans le coma, et à l'hopital également, j'avais été hors du temps, j'ignorais totalement comment vivait Autumn sans moi, je n'étais pas là pour la "surveiller". Je ne pouvais pas vraiment savoir. J'avais hâte qu'elle me dise ce qui la tracassait et elle ne tarda pas plus longtemps. Elle me parlait d'une certaine Sara. C'était un soulagement, ce n'était pas un prénom de garçon, et ça ne me concernait pas puisque je ne connaissais aucune Sara. Je me demandais bien quel était le lien entre Autumn et cette Sara.

" Non tu as raison, je n'ai aucune idée de qui elle peut être ..."

Je la regardais, attendant la suite avec un regard insistant. Je n'imaginais pas du tout ce qu'elle allait me dire ensuite. Cette fille était venue la voir avec une photo de sa mère et elle. Comment avait-elle pu se la procurer ? Comment Autumn savait-elle qu'il s'agissait d'elle alors qu'elle n'avait jamais vu sa mère ? J'ouvrais la bouche. Je ne m'attendais pas à ça. Je ne savais pas quoi répondre mais j'avais bien compris où elle voulait en venir. Cette fille était sans doute sa soeur et Autumn me le confirmait quelques secondes plus tard. Je trouvais cela un peu exagéré, je n'arrivais pas à comprendre ...

" Attends ! Tu veux dire que cette fille à débarquer à Oceanside et t'as montré la photo d'une femme que tu n'as jamais vu ? comment peux tu être certaine que c'est ta soeur ? Je veux dire, tu es sûre d'être le bébé sur cette photo ?"

Je n'aimais pas du tout cette histoire. Mon côté possessif prenait le dessus. Même si j'aurais préféré n'être qu'un ami pour le côté sexuel de notre relation, Autumn était MA soeur et je n'avais en aucun cas envie de la partager. Cette fille avait une avance sur moi, elle avait le même sang qu'Autumn tandis que nous, nous n'étions liés que par un mariage. Bon d'accord ma réaction était un peu idiote dans le sens où depuis que nous étions ensemble, j'avais repoussé l'idée d'être son frère mais je sentais en cette Sara une certaine concurrence. C'était totalement idiot et pourtant ...

" Je ne sais pas Autumn ... j'ai du mal à me dire que cette fille est vraiment ta soeur... "

Je ne voulais pas l'encourager à être proche de cette fille. Je savais que si elle passait beaucoup de temps avec elle, elle allait en passer moins avec moi. Je soupirais et attendais une réponse. Je ne l'aidais pas vraiment mais je n'étais pas très objectif pour ça. Je me demandais si son père était au courant et j'imaginais sa réaction également... Nous ne parlions jamais de la mère d'Autumn, comme si c'était un sujet Tabou.

" Marc est au courant ?"

Il avait du mal à croire ce que je lui disais et je devais avouer que moi-même au début j’avais douté et avais plutôt pensé que Sara était venue me retrouver en « mission » pour ma mère qui voulait me retrouver ou quelque chose comme ça. Mais il y avait trop de coïncidences, et trop de preuves concrètes même d’ailleurs. Je comprenais qu’à première vue ce ne soit pas évident pour Ethan et qu’il pense que cette photo ne voulait pas vraiment dire tout ce que je pensais. Mais j’allais lui expliquer. Et franchement je n’arrivais pas à me dire que Sara m’avait raconté n’importe quoi. D’ailleurs ce n’était même pas elle qui m’avait dit à la base que c’était moi sur la photo.

- Je n’ai jamais vu ma mère mais j’ai déjà vu des photos de moi bébé et ce n’était pas très différent, même si on a un peu tous la même tête à cet âge. Et il y avait mon nom derrière la photo.

Je savais qu’à première vue ce n’était pas grand-chose mais les faits étaient quand même troublants. Pourquoi cette Sara transporterait-elle une photo avec mon nom écrit à l’arrière comme ça ?! Je n’avais pu croire à un simple hasard. Alors forcément je lui en avais demandé plus mais elle n’en savais pas vraiment plus elle non plus. Elle avait découvert la photo par hasard. Elle n’était pas plus au courant. Elle m’avait bien dit le nom de sa mère mais je ne connaissais pas celui de la mienne, j’étais donc incapable de savoir si il s’agissait de la même personne. Je n’étais même pas vraiment sûre de vouloir le savoir à l’époque.

- J’ai regardé son nom dans mon carnet de naissance ! Je ne l’avais jamais fait parce que je ne voulais pas le savoir. C’est le même nom que celui qu’elle m’a donné pour sa mère !

Je doutais que Sara soit une psychopathe qui ait fait des recherches sur moi et inventé tout une histoire. Et puis il n’y avait rien de spécialement étrange à cela. Ma mère habitait toujours OceanSide. Bien sur elle aurait pu quitter la ville, mais après tout, pourquoi elle ne serait pas restée ?! Et puis après elle avait tout simplement refait sa vie. C’était une hypothèse tout à fait plausible. Ethan ne paraissait pas vraiment pour que je me rapproche de Sara. Je comprenais un peu sa réticente. Après tout cette histoire avait toujours quelque chose de bizarre.

- Je sais que ça peut paraître étrange mais les preuves sont là! Je ne sais pas trop!

J’étais aussi un peu perdue et c’est notamment pour cela que j’avais souhaité lui en parler. Mais à première vue, il ne paraissait pas m’encourager à passer plus de temps avec Sara même si il n’avait pas tous les éléments en main et qu’il n’était peut-être pas très objectif. Il me demandait si j’en avais parlé à mon père, si il était au courant. Bien sur qu’il ne l’était pas. Je n’avais pas osé lui en parler, je ne savais même pas trop comment lui dire et si je devais. Il allait sûrement prendre très mal la chose. Il allait m’en vouloir parce que j’avais toujours dit que je ne voulais pas connaître ma mère. Ce n’était pas le cas mais c’était ce qu’il allait croire.

- Non je ne lui ai pas dit ! Il va tellement mal le prendre !

Parfois je souhaitais vraiment que Sara ne soit jamais venue me voir et que je sois restée dans l’ignorance de ce lien que nous entretenions. Mais aujourd’hui c’était trop tard et je devais faire avec et prendre une décision. Peut-être que je pouvais encore tout oublier, lui dire que je ne voulais aucun contact avec ce quoi que ce soit qui avait à voir avec ma mère. C’était ce que je voulais faire. Et pourtant à chaque fois que je voyais Sara, je me disais que ce n’était pas ce qui était bien. Que je devais assumer et apprendre à la connaître.

- Je suis désolée de t’embêter avec mes histoires ! C’est juste que je n’avais tellement pas besoin de ça en plus, encore moins en ce moment !

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