Je courais, tellement vite que le décor autour me semblait flou, j'apercevais, dans mon angle de vue, les autres participants de la course, qui perdait déjà de leur vitesse, alors que moi, j'augmentais de nouveau le rythme. Le ruban était là, à quelques pas de moi et je le franchis en l'agrippant à mon torse. La victoire était entre mes mains et la foule applaudissait et s'illuminait avec les millions de petits flashs. Puis, un bruit étrange, comme si quelqu'un cogner plus fort que la foule en délire, plus fort que ma propre respiration qui halletait, puis j'eus l'impression d'être arracher à un monde pour en découvrir un autre. J'ouvris les yeux, reconnaissant en quelques secondes le plafond de ma chambre. J'avais le front plissé, étonné de l'étrangeté de mon rêve, puis j'entendis de nouveau les "toc toc tocs" qui m'avaient enlevés à ce rêve victorieux.
Je repoussai vivement les draps et m'extirpai du lit, les yeux petits et l'esprit encore ailleurs. Je traversai le salon à une grande vitesse, les pieds nus sur le plancher glacé et je débarrai la porte d'une main en tournant la poignée de l'autre. Lea se tenait devant moi, et je fis un effort, en vain, pour paraître réveillé.
Non, non, tu m'as pas.. je stoppai nette, me racla la gorge étant donné ma voix rauque du matin, et lui offrit un sourire, m'étant fait piéger dans mon propre petit mensonge. Elle me rendit mon sourire et je lui ouvrit complètement la porte, lui faisant signe de rentrer, en rajoutant; J'suis content de te voir.
J'étais surpris d'ailleurs, puisque selon l'arrangement verbale de la veille, c'était à moi de passer lui rendre ses affaires.. Mais l'objectif de la revoir restait intact, à mon grand soulagement. Elle entra, retrouvant l'appartement qu'elle avait connu et je fis une petite moue, avant de rajouter; Tu m'excuses un moment?
Elle accepta d'un coup de tête et je me précipitai, aussi calme que possible vers ma chambre. J'y enfilai un t-shirt et me lançai vers la salle de bain, où je me brossai les dents avec vitesse. Au dessus du lavabo, la brosse à dent toujours en bouche, je pris une pause, étonné d'entendre de nouveau quelqu'un cogner à la porte.. Je crachai rapidement, me passa la main au visage, enlevant la pâte à dent et me dirigeai au salon, où Lea avait déjà ouvert la porte. Le visage que je vis dans le cadre de porte me fit soupirer intérieurement et je restai là, figé. Elizabeth Clark, fille à problème, qui apparement n'arrivait jamais au bon moment... Le regard haineux et interrogateur que me lança Lea me glaça de l'intérieur et je ne sus quoi répondre.