Une tête connue. [Leannah]

J'avais enfin une journée de congé après une longue semaine de folie au travail, et c'est avec plaisir que je m'offris une petite tournée dans le seul magasin qui avait l'habitude de captiver mon intérêt; le magasin de musique. J'observais les trop nombreuses nouveautés, qui semblaient toutes un choix judicieux. Je venais de passer un long moment à interchanger les allées, à mettre en écoute tel puis tel cd, et j'avais maintenant trois cds en main et je m'étais économiquement obligé à n'en sélectionner que deux.

Choix dur et pénible, je soupirai avant de relever la tête pour réaliser que le magasin était vide. Mon regard allait se reposer sur l'arrière d'une des pochettes qui faisaient partie de mes finalistes lorsque je crus apercevoir un visage familier de l'autre côté de la vitrine. Le contact visuel avec le cd ne dura qu'une seconde et je relevai le regard, observant la jeune femme avancé sur le trottoir à quelques mètres de moi. Son profil m'était trop familier et je laissai mes choix qui m'avaient nécessité une bonne partie de mon temps pour aller la rejoindre.

J'avais du mal à marcher d'un rythme calme et je traversai la porte, ne portant aucune attention au vendeur qui semblait outré que je sorte sans rien acheter après un si long séjour dans son magasin. Je posai ma main sur l'épaule de la brunette, le coeur en chamade, à la fois heureux et troublé. Elle se retourna et le visage que j'aperçu me fit étirer un long sourire mélangé d'étonnement.

Lea?? Je.. J'savais pas t'étais de retour à OceanSide..Je, je.. Wow, ça alors., dis-je d'un rythme plutôt effarant.

La situation me semblait étrange et j'avais hésité entre rester debout et la prendre dans mes bras, mais le sourire qu'elle me rendit me poussa vers elle et je la saisis dans mes bras, posant ma main sur sa nuque et ma joue contre sa tête, retrouvant avec nostalgie le parfum de ses cheveux.

Cela faisait environ 1 mois que j’étais enfin revenu à Oceanside. Cette ville m’avait manqué malgré l’horrible souvenir qu’elle m’avait laissé. Faire croire à tout le monde qu’on quitte l’endroit à cause de ses parents alors qu’en réalité on a survécu à l’attaque la plus traumatisante de sa vie n’est pas vraiment facile. Bref j’avais passé un mois à me demander si je devais tout faire pour retrouver mon agresseur ou pas. Je ne savais pas vraiment si cela me mènerait à quelque chose mais j’avais ce besoin de vengeance. La seconde question que je me posais était : dois-je en parler à la police où à un de mes proches ? Je n’en avais pas une envie folle mais les recherches iraient plus vite et j’y voyais un moyen de me débarrasser de mes fantômes du passé beaucoup plus vite. Ma réaction était un peu stupide parce que je n’avais aucun plan de vengeance une fois mon agresseur retrouvé et allé le retrouver relever aussi un peu du suicide. J’essayais de me souvenir de sa corpulence, de ses paroles… Mon esprit avait rapidement effacé ce douloureux moment de ma vie de ma tête mais je me devais de reconstituer toutes les pièces du puzzle.

C’était donc en ayant la tête complètement embuée que je sentis une main sur mon épaule. Je me retournais d’un geste vif, prête à me défendre en cas d’attaque mais je ne vie que Morgan Lockart mon ex petit ami. Je lui fis un grand sourire qui l’encouragea à me prendre dans ses bras. S’en suivit la question numéro un que tout le monde me posait : « Tu es de retour ? »
Ma réponse était toujours la même… Je l’avais travaillé durant des mois et j’étais prête à la sortir à qui voudrait bien l’entendre. Je ne me fis donc pas prier pour la lui dire.

« Hey Morgan ! Ca me fait super plaisir de te voir… Hé oui de retour comme tu peux le constater. La vie loin d’Oceanside c’était l’enfer et puis avec mes parents c’était encore pire. »

Je feignis un petit rire et le tour allait être joué normalement. J’étais une pro du mensonge et de la manipulation depuis que j’étais enfant et ce n’était pas maintenant que ça allait changer. Est-ce que j’étais heureuse de le revoir ? Non bien sûr que non ! Qui aime revoir ses exs ? Et puis Morgan et moi c’est toute une histoire… Mais lui avait l’air sincèrement heureux, je n’allais pas gâcher son bonheur n’est ce pas ?

Je restai debout, face à elle, la fixant sans m'en rendre complètement compte. J'avais l'impression que quelque chose en elle avait changé; sans pouvoir dire quoi. Je baissai finalement le regard, repensant à plusieurs choses qui resurgissaient maintenant dans ma mémoire. Notre relation avant son départ. Les choses allaient plutôt mal, je ne pouvais pas le nier, mais elle était partie sans rien expliquer, juste comme ça. J'en avais déduis que notre relation était définitivement terminée, mais c'était peut-être parce que verbalement ça n'avait pas été mis au clair, que j'avais eu autant de misère à passer par dessus. Et d'ailleurs, avais-je vraiment passé par dessus tout ça? Je m'étais presque obligé à croire que oui, mais en cet instant, alors que j'étais de nouveau face à elle, que je ressentais de nouveau ce petit sentiment incontrolable, je réalisai les choses telles qu'elles étaient; j'étais loin, très loin d'avoir mis ça de côté...

T'es partie tellement rapidement. Je.. j'sais qu'on n'était pas au meilleur stade de notre relation, mais, je.. enfin, j'aurais cru que tu m'expliquerais un peu.., dis-je, en me sentant affreusement hypocrite. Après tout, je savais très bien pourquoi elle avait quitté les lieux, et c'était en partie, de ma faute. Et pourtant, d'un autre côté, j'aurais aimé qu'elle me parle de ce qui lui était arrivée, chose complètement idiote vu la situation..

Je ne voulu pas rendre la discussion sur une phrase de reproche et c'est donc en me grattant la nuque que je rajoutai, d'un ton un peu moins précipité; Mais bon, j'suis vraiment content que tu sois de retour.

Mes mains, histoire de ne pas démontrer un semblant de nervosité, prirent place dans les poches de mon jean, et un petit silence s'installa malgré les milliards de questions qui surgissaient de ma tête en cet instant. LE petit hic était que je ne savais pas comment aborder Lea. J'avais l'habitude de la connaître si bien, alors que maintenant, j'avais l'impression d'être devant une inconnue, quelqu'un avec qui, certaine question peuvent sembler "trop personnelles".

J'ai encore une boîte pleine de tes affaires chez moi.. rajoutai-je, en brisant le silence. C'était des petits trucs banales, rien d'important ou presque, mais c'était probablement la seule raison qui l'obligerait à débarquer chez moi, prochainement, pour récupérer ses possessions..

Faire semblant n’était pas compliqué mais demandait beaucoup d’énergie et de sang froid. Là par exemple, Leannah ne voulait qu’une chose : fuir. Voir Morgan n’était vraiment pas une partie de plaisir et pour plusieurs raisons. La première était que leur relation ne s’était pas vraiment achevée… Ils s’étaient juste disputés et puis elle s’était fait agressée le soir même. Son départ avait ensuite paru une évidence. Maintenant elle était de retour et ils étaient séparés. Pas complètement ni officiellement d’ailleurs mais pour le monde entier ils l’étaient. Alors oui c’était un peu plus compliqué de faire semblant en ce moment même. Si elle pouvait, elle aurait voulu lui balancer à la figure tout ce qu’elle détestait chez lui et combien elle l’avait haït qu’il ne soit pas là pour la défendre lors de cette agression, mais elle n’avait pas envie d’en parler… A personne d’ailleurs.

« Oui mon départ a été précipité et je n’ai même pas eu le temps de dire au revoir à mes deux meilleurs amies Emma et Autumn, alors tu vois je n’allais pas utiliser mon peu de temps pour venir te voir. »

Non son peu de temps elle l’avait utilisé à faire ses valises et a essayer de masquer du mieux qu’elle pouvait ses bleus. Elle baissa la tête et soupira. Pff elle n’avait pas envie de continuer cette mascarade et la perche qu’il lui tendait était trop belle. Et puis après tout elle était Leannah pas un petit ange…

« Ecoute Morgan je trouve cette situation complètement ridicule. Tu m’as dit des horreurs et j’ai fait de même. On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé ce soir là parce que pour moi ma vie a changé. Je suis partie et j’ai évolué depuis alors je n’ai pas envie de faire comme si je t’appréciais encore un peu. »

Oui c’était violent et oui c’était sincère. Oh bien sûr elle ne pouvait pas dire qu’aucun petit pincement dans son cœur n’était présent mais elle se devait de faire le tri en revenant à Oceanside.

« Je passerais les chercher dans la semaine… »

Figé sur place, j'écoutais Lea me balancer ses mots à la figure et je restai bêtement accroché sur la phrase; "Je n'ai pas envie de faire comme si je t'appréciais un peu". Je savais bien que les choses ne reviendraient jamais comme elles l'étaient avant, mais contrairement à elle, j'avais encore des sentiments pour elle, même si en cet instant, ils étaient cachés derrière une colère grandissante. Une colère envers Lea, envers moi-même pour avoir cru en mieux, une colère envers le monde entier pour être aussi indifférent les uns aux autres.

Et alors quoi? Tu crois vraiment que je les pensais toutes ses horreurs? Cette engueulade c'était juste.. juste une excuse pour te défiler. Ça a pas du tout été ça le problème et tu le sais! T'es même pas capable d'accepter qu'on t'aime de toute façon., j'avais lancé tout ça tellement rapidement, emporté par mes sentiments. Et étonnement, j'avais l'impression que j'en avais encore beaucoup à déballer.

Tu veux savoir quelque chose Lea?!! T'as beau être la meilleure menteuse du monde, tu seras jamais capable de te mentir à toi-même.

Je ne savais pas encore comment la situation avait pu prendre cette tournure aussi rapidement et c'est les sourcils froncés que je fis quelques pas de reculons, en balançant, à moitié indifférent maintenant; J'te posterai tes affaires. J'ai plus envie d'perdre du temps avec toi..

C'est dans un dernier effort, que je rajoutai, la voix déjà plus posée, pratiquement à la limite d'être brisée; Désolé de t'avoir aimé. Si j'avais su..

Je me tus finalement, un petit motton en pleine gorge, conservant une bonne dose de colère, seule chose qui m'empêchait de craquer en cet instant. Les mains en poche, je m'apprêtais à déserter la place, et c'est alors qu'elle reprit la parole. Je ne voyais pas qu'est-ce qu'elle pourrait bien rajouter à ça, mais je restai debout, curieux de savoir ce qu'elle avait à dire de plus. De toute façon, est-ce que les choses pourraient véritablement devenir pires qu'elles ne l'étaient déjà?

Je m’étais emporté contre lui et j’avais mes raisons. Ce soir là lorsque je m’étais fait agresser il se trouvait dans le pub à côté. Certes on venait de se disputer et on s’était dit toutes sortes de choses horribles mais s’il était sorti pour me rattraper il aurait pu arrête ce gars et évité cette agression. Mais il ne m’avait pas rattrapé pour s’excuser et par conséquent je m’étais fait tabasser. Ok je sais que lui en vouloir était injuste. On venait de se dire tellement de choses sous le coup de la colère que s’il était venu me voir je l’aurais encore plus envoyé promener mais c’était plus fort que moi. Je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser en le voyant.

« Parce que tu veux qu’on parle du problème de notre couple ? Mais avec grand plaisir Morgan ! Le problème c’est que je faisais TOUT dans ce couple. J’étais l’homme et la femme. En fait si tu veux tout savoir je crois que pendant six mois je suis sortie avec moi-même. »

Ce n’était pas vrai, ce n’était pas gentil et ce n’était pas honnête ni envers lui ni envers moi. Il avait fait des choses pour nous tout comme j’en avais faîtes aussi. Il me balança alors le fait que je n’arrivais pas à me mentir à moi-même. Je ne savais pas très bien comment prendre cette phrase ni comment j’avais envie de la prendre. Il avait raison j’avais beau faire semblant tout le temps je n’y arrivais pas avec moi-même.
Chacun notre tour nous étions en train de nous blesser et ce n’était pas vraiment une solution. Pourquoi lorsque l’on se voyait on ne pouvait pas tout simplement se parler normalement. Il fallait croire que cette haine qu’on avait en nous essayait de cacher cet amour…

« T’es pas obligé de les poster tu peux aussi les faire passer par Emma. »

Et puis il prononça cette parole interdite. Aimé ? Il m’avait aimé et il le reconnaissait là maintenant après m’avoir balancé tout ça au visage encore une fois ? Je bouillonnais de colère encore plus. J’avais envie de lui dire : imbécile si tu m’avais aimé je ne serais pas partie, je ne me serais pas fait agresser. Au lieu de ça je me contentai de feindre un rire.

« Aimé ? Si tu m’avais aimé comme tu le dis si bien Morgan tu n’aurais pas laissé une dispute en tant que dernier échange et tu ne m’aurais pas laissé partir. Et surtout si tu m’avais aimé tu aurais cherché par tous les moyens un contact avec moi alors que j’étais à Boston. Alors je veux bien croire tous les mensonges au monde mais pas celui-là. »

J'avais beau vouloir conserver mon contrôle, la situation me faisait bouillir de rage. Alors que je croyais avoir atteint mon summum de colère, plus elle hurlait, plus ce sentiment puissant s'empilait en moi. J'aurais préféré être à l'intérieur du magasin de musique, et que le destin ne m'ait pas fait lever la tête à l'instant où je l'avais fait. Ainsi, je n'aurais pas croiser Lea du regard, je ne serais jamais sorti lui parler, et j'aurais conserver en esprit, mon souvenir idéalisé de la personne qu'elle était.

Tu faisais TOUT?, répétais-je, outré. Tout ce qui faut pas, tu veux dire.

J'y allais fort, probablement un peu trop d'ailleurs, mais j'avais l'impression d'avoir tout donné pour cette relation plusieurs mois plus tôt, et de n'avoir récolté que des mensonges, sans arrêt. Et pourtant, ça faisait partie d'elle, et je savais bien que même avec tout l'amour et la patience du monde, je n'arrivais jamais à changer ce défaut, qui de toute façon, semblait incrusté en elle.

Elle aborda le sujet "Emma", chose qui eu comme conséquence de me rentre encore plus enragé. Elle était désertée, sans dire un seul mot, et pendant ce temps, j'avais développé une amitié plus solide avec Emma, et l'entendre parler d'elle me rendait fou. C'était peut-être absurde comme raisonnement, mais je m'appropriais Emma, considérant qu'e Lea avait abandonné son amitié avec la blondinette en fuyant OceanSide.

Comme tu veux, marmonai-je, entre mes dents.

Je l'écoutai déballer son chapitre sur les "si", voulant répliquer à maintes reprises, sans trouver le moment propice. Comme première retrouvaille, c'était plutôt mal parti. Et pourtant, je préférerais m'engeuler avec Lea que d'être dans les bras de quelqu'un d'autre; chose incomprenable, même de ma part. Cette fille avait sur moi, une sorte de charme, et j'avais beau la détester, je ne pouvais, et ne voulait pas, me passer d'elle.

Et comment j'pouvais savoir que t'allais partir. T'as quitté OceanSide, comme ça, sans rien dire à personne. dis-je en coupant de limite sa dernière phrase. Et puis, essaie pas de changer l'histoire. C'est toi qui est partie, qui a tout foutu en l'air, juste.. juste parce que. poursuivais-je en prenant une pause, le rythme cardiaque plus élevé que la normale. Pas moi.

[ Oulala, le topic commence à virer à la haine intense, haha. Faudra se faire un topic un peu plus mature où qu'on se gueule pas après sans arrêt après! Mais bon, c'est défoulant tout ça! :) ]

« Tu sais quoi Morgan ça mène à rien cette pseudo dispute… Tu m’enverras mes affaires, les fera passer par Emma où encore les ramèneras toi-même et après ce sera officiellement et définitivement terminé. On ne sera plus obligé ni l’un ni l’autre de se parler ni de se voir et chacun pourra être heureux de son côté ok ? »

« Je dois y aller j’ai rendez vous pour le magasin… »

La réaction de Lea, ou plutôt sa réponse à mes insultes rageante, me figea. Je connaissais bien Lea, un peu trop bien même, et elle n'était jamais du genre à céder ou même à tourner ses arguments en excuses défensives. C'est donc, silencieux et étonné, que je repris peu à peu le contrôle de cette rage fulminente qui était née en moi en quelques secondes seulement.

Elle faisait presque pitié maintenant, et je regrettai presque de m'être archarner sur elle, mais d'un autre point de vue, je savais que j'avais raison, sur plusieurs points du moins. Et là, comme ça, elle me filait entre les doigts, et je la regardais s'éloigner, déchirer entre deux décisions complètement opposées. La laisser partir me donnait raison, mais mon instinct prit le dessus et c'est après avoir serré la machoire en laissant sortir entre mes dents les mots; Et puis, merde! que je bondis et la rattrapa en me posant devant elle, la stoppant dans son élan.

Lea, attends. J'suis désolé okay? J'me suis laissé emporté. Je.. J'comprends qu'on a plus aucune raison de se voir, ni même de se parler, mais.. , soupirai-je. On pourrait pas agir en adultes matures et , j'en sais rien.. Genre pas se taper dessus à chaque fois qu'on se voit?, j'avais accompagné ma dernière phrase d'un léger sourire sincère.

Je ne comprenais pas pourquoi on arrivait à se taper dessus comme des chiens et à faire le contraire en l'espace d'une seconde. J'avais pilé sur mon orgueuil en la rattrapant, et je pris de nouveau sur moi en me décalant pour lui laisser le champs libre.

J'te retiens pas plus longtemps., dis-je en commençant à mon tour à reculer, retournant à ma destination première. Je n'étais pas prêt à laisser Lea sortir de ma vie complètement, mais je savais bien qu'en n'en demandant trop, je me retrouverais vite avec rien. Et puis, se voir sans s'injurier, se hurler dessus et se reprocher les pires bétises du monde, ce serait le plus beau des débuts que je pourrais demander.

« C’est moi qui suis désolée Morgan. Il s’est passé des choses dans ma vie depuis deux mois qui font que je ne peux pas être normale en ce moment. J’étais déjà complètement horrible et méchante avant ces deux mois mais là sincèrement ce serait être suicidaire de m’approcher. »

« Morgan ! Je serais chez moi demain… Si tu veux passer me rendre mes affaires… »

J'avalai difficellement, sachant, en grande partie ce dont elle parlait. J'étais responsable de ce changement qu'elle avait subit.. J'écartai un sourire à sa dernière phrase, cachant du mieux que je pus mon malaise.

J'comprends.. Et j'ai mes tords aussi, répondis-je en pillant sur mon orgueuil quelques secondes. J'eus de la misère à poursuivre, étant donné la petite scène qui venait de se dérouler, mais j'enchainai; J'me suis ennuyé. Je souris avec un brin de timidité, puis repris un peu de contrôle sur moi en répliquant, avec une touche d'humour pour détendre l'atmosphère; Même de nos disputes sans raisons...

J'hochai de la tête, acceptant de passer chez elle le lendemain. Ça avait été mon objectif, dès le départ, de renouer des liens. Et même si pendant un moment, j'avais douté d'avoir réussi, elle me donnait un rendez-vous. Quelque chose de stupide, oui, mais je la reverrais demain, peu importe la raison.

À demain Lea., lancai-je, levant la main, et faisant quelques pas de reculons, ne la quittant pas des yeux. Puis, je me retournai et repris d'un rythme enthousiaste mon chemin en direction opposée. Je passai droit devant la boutique de musique, oubliant mes achats et mon objectif de la journée de sélectionner deux cds, et aperçu, du coin de l'oeil le vendeur affairé à son comptoir.. Apparement, Lea avait le don de me couper de la réalité et de me plonger dans un monde parallèle, au plus profond de mon esprit.

SUJET TERMINÉ

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